Se sentir seul dans son genre.

Bonsoir, je m’appelle Cyrille, j’ai 36 ans.
Je suis un homme mais je ne me sent pas homme.
Après énormément de recherche sur ma personnalité, je pense aujourd’hui que je suis transgenre.
C’est dur de mettre un nom sur son identité, je croyais être travesti mais j’ai toujours jalousé les filles pour tous leurs attributs aussi bien vestimentaire que morphologique.
Sexuellement, je les jalouse aussi beaucoup même si j'ai une sexualité épanouie.
Je vie en couple, j’ai deux enfant, des garçons. Le premier a 15 ans et le deuxième a 2 ans, mon amie accepte très bien, pour l'instant et je m’habille au féminin librement dans mon quotidien, à part dans le cadre de mon travail.
J’ai longtemps été tiraillé par l’envie d’aller plus loin pour tenter une transition mais mon amie ne fantasme pas du tout sur les femmes.
Il n’y a pas d’entre deux et finalement, ma part masculine est quand même présente.
Je ne me sent pas femme intellectuellement ou du moins, pas comme on pourrait l'imaginer. Je me sent fille manquée. Je travaille dans un milieu masculin, je suis technicien et j'adore bricoler, j'aime les vieilles choses que je restaure etc, donc des goûts on pourrais dire masculin, mais j'aime la mode feminine, j'adore coudre, créer mes vêtements, je sais que tout ça fait cliché mais je ne sait plus ou j'en suis. En gros, si on me donnait le pouvoir de changer de sexe, je dirais oui sans hésiter mais cela deviendrait un calvaire du côté professionnel et sûrement sentimentalement.
Je devrais être une femme physiquement, mentalement, je ne me sent ni homme ni femme.
Je ne sait pas si je suis très clair .
nos amies me félicitent souvent pour mon gout vestimentaire.
Le plus dur à vivre est mon visage masculin et l’impression de ressembler à un travesti.
Etre considéré plus comme une femme qu’un homme me ravirais énormément, c’est devenue une passion mais je la vie un peu seul.

Commentaires

seul dans son genre...

Bonjour Cyrille,

si vous saviez ce qu'implique le changement.... Pour l'avoir vécu naguère, je me dis parfois que s'il me fallait recommencer, je ne le ferais pas. Entre les mille et une avanies du quotidien, le fait de devoir passer sous les fourches caudines de divers médecins plus ou moins compréhensifs, les soins esthétiques (l'épilation électrique, seule efficace, mais horriblement douloureuse, les questionnements qu'elle implique de l'entourage), la vie " le cul entre 2 chaises " un temps X, plus mâle, mais loin d'être femme, puis le "grand saut" où l'on est femme sans l'être, tous les changements que celà implique....Et un jour, si tout suit son cours comme on l'espèrait, être femme vraiment, dans les douleurs de la chirurgie. Et de ce moment là début un nouveau "parcours du combattant", une nouvelle quête, conquérir son identité féminine officiellement, ce qui prend plus ou moins de temps. Et vivre réellement en tant que femme tout ce temps là. Femme qui est malgré tout un être de second rang, même dans notre société occidentale, tout réapprendre des comportements, attitudes... Cerise sur le gâteau, vous dites avoir un visage masculin. Peut-être un corps également, musclé, peut-être même bien poilu... Alors il vaut mieux renoncer d'avance à vos rêves les plus fous. Vous évoquez les côtés professionnel et sentimal. Mais une transition débutante serait une gageure sans nom des 2 côtés. Une hormonothérapie, simplement anti-androgénique vous ferait perdre "vos moyens", très vite. La féminisante ultérieurement, l'oestrogénothérapie serait encore pire.
Votre poitrine se développerait, et/mais vous perdriez le reste de "vos moyens" masculins, dont la libido. Et même votre gout à "bricoler", et il vous faudrait dissimuler, plus ou moins bien, à une partie de votre entourage vos changements. Irréversibles ou presque pour la poitrine développée. Vous parlez aussi de vos enfants. Vaste sujet. Le traumatisme de voir, pour votre garçon de 15 ans son père ressembler, même de loin, à une femme serait déstabilisant au possible. Y compris parmi ses ami(e)s.
Alors, pratiquez votre habillement discret en secret, votre compagne y consent. C'est parfait. N'allez pas plus loin, vous perdriez énormément plus que vous ne gagneriez, sans gage de réussite, de succès. Il faut parfois renoncer à certaines choses pour en conserver d'autres. Un tien vaut mieux que deux tu l'auras.
Bises,
Françoise

cyrielle

Portrait de LAURABCF202

Bonjour Cyrielle

et bien ton profile me ressemble beaucoup ,j'aime bricoler ,faire de la couture, faire de la mécanique ,cher moi je suis en féminin le plus possible ,et tout se passe très bien on a beaucoup de point commun toute les deux
mie a part notre age ,j'ai 54 ans et depuis 2010 ,je vie en femme a chaque fois que je le peux .
et quand je suis en homme beaucoup de monde me dise ,bonjour Madame , j'adore ça !
je ne sais pas de quelle région tu es ,moi je suis dans le sur de l’Aisne,et ça fait longtemps que je cherche une fille comme moi pour faire des sortie et partager notre loisir
je suis contente de voir qu'il y a une personne comme moi .
je te souhaite une bonne continuation

amicalement

Laura

Lacher prise

Portrait de carol

j'ai bien aimé vous lire toute le deux... je suis bricoleur, batisseur, artiste potier intimement fille" depuis très jeune.. comme tous tourmenté toute une vie de dualité si difficile à vivre... après ma dernière séparation ( 2003) j'ai décidé d'un parcourt solitaire de recherche de la paix en moi par un lacher prise sur tout... professionnel, j'ai repris un formation de potier céramiste professionnel, trouvé un nouvelle batisse,(indépendante) à rénover en bourgogne accepté et vécu mon intimité feminine...et trouvé enfin la paix avec moi dans l'acceptation de cette dualité complexe et simple à la fois... nature, apiculteur, batisseur, artiste, fou, papa, intimement et sexuellement fille.les dieux m'ont fait le cadeau de rencontrer la femme qui m'aime lesbiennement avec qui je m'épanouie chaque jour de nous... nous sommes en bourgogne à coté de louhans la porte est toujour ouverte aux copines... bien avous Carol

l'esprit normatif

Portrait de AGNESBCF303

Bonjour Françoise BCF159,
Je trouve que votre réponse faite à Cyrille est un curieux condensé de leçons et de principes normatifs. Vous semblez vouloir évoquer un vécu personnel douloureux, fait de beaucoup de désillusions, mais pour autant faut-il l'ériger en généralité ou dogme applicable à toutes et tous ? Si vous pensez vous être trompé(e?) sur vous-même, pourquoi pensez-vous (ou tenez-vous) à ce que ce soit le cas pour d'autres?
Quand on est transgenre, ou du moins en questionnement sur son identité, on est suffisamment soi-même son propre bourreau, on se pose soi-même suffisamment de questions douloureuses et on se torture assez l'esprit sans qu'on vienne encore nous agiter sous le nez des prédictions de malheur et de souffrance. On le sait, qu'on s'engage sur un chemin difficile ! Et on en prend davantage conscience jour après jour.
Etre transgenre est un état, un vécu intérieur qui va bien au-delà du "simple" travestissement occasionnel ou réduit à la sphère privée.
Nous avons besoin d'aide, d'accompagnement et d'un minimum d'empathie et de compréhension. Voire de conseils (mais raisonnables et avisés !). Pas de jugement aussi hâtifs, négatifs, rédhibitoires que destructeurs. Que direz-vous à Cyrille, dans dix ans ou vingt ans, si elle souffre encore plus d'être passée - en partie - à côté de sa vie ?
Pardon d'être un peu acide, mais votre article m'a fait réagir. Sans rancune, surtout.
Bises.
Anhais.